L'artiste n'avait pas encore testé son nouveau spectacle hors de Lyon. Elle l'a joué deux fois à Deauville, ce week-end. Un carton !
« Merci de m'avoir fait confiance car ce spectacle est tout jeune. » Vendredi soir, le rideau tombe sur le théâtre du casino de Deauville. Derrière, on imagine Florence Foresti respirant le bonheur. Devant, la salle applaudit à tout rompre, plus encore qu'à son entrée sur scène.
Pourtant, la comique jouait gros. Elle testait son troisième one woman show hors de sa ville d'origine. Alors, prudence. Petite ville, petite salle, ni interview ni photo, merci. La production veille au grain.
Précaution inutile. Le public est chauffé à blanc quand apparaît une Florence Foresti menue et tout de noir vêtue. Lorsqu'elle attaque, on comprend que c'en est fini de Florence Foresti fait des sketches et des fois elle amène son chien. Aujourd'hui, place à : Florence Foresti fait des sketches et des fois elle amène son bébé. Enfin, pas sur scène, mais comme elle en parle tout le temps, difficile d'ignorer que la comique la plus populaire de France a vécu un heureux événement en 2007.
Heureux ? Pas si sûr quand on l'entend raconter sa grossesse (« Une gueule de bois qui dure neuf mois »), l'accouchement (« Je n'envie pas la vie de celles pour qui c'est le plus beau jour de leur vie ! »), le baby blues (« C'est mignon comme nom, c'est américain, t'as presque envie de l'avoir »), les sorties en poussette...
Autodérision
Elle affirme avoir testé le spectacle sur sa fille, laquelle « est pliée de rire ». Elle n'est pas la seule. Dans la salle, le bois des fauteuils grince tant les spectateurs se gondolent. Après deux ans d'absence, ils la retrouvent avec bonheur.
« C'est de l'humour pour filles, mais les garçons peuvent s'y retrouver », note une spectatrice, ravie. Confirmation chez cet ado : « Elle revisite notre vie de tous les jours avec ironie. C'est une femme de notre époque. »
C'est peut-être ça le secret de cette ancienne infographiste qui vit un conte de fées. Savoir rire d'elle-même, de son quotidien. Florence Foresti fait de l'autodérision une redoutable machine à rire.
Elle oublie de se la jouer star, se donne à fond sans se prendre au sérieux, campe en bord de scène comme si elle puisait chez son public l'énergie dont elle déborde, sonne parfois comme la Murielle Robin ou le Dieudonné des grandes années (celles où il était drôle)... Pas de blagues sous la ceinture ni vulgarité : ses compères masculins feraient bien d'en prendre de la graine
